Avec Pierre Zylawski, des livres, des lectures, des gens... Bienvenue.

                       Que faut-il espérer de ce confinement

                                            Dont des esprits jurent que l'on doit maintenant

                       Faire bonne figure, se dresser face au vent ?

                                            Cesser de rencontrer des amis ou des gens,

                       Inspirer, expirer, derrière un paravent,

                       Et fuir plus que la mort ces fichus restaurants

                       Pour le risque qu'on prend, simplement, en entrant !

                                            Adieu le cinéma, le théâtre et ces lieux

                       Où l'on vivait ensemble avant le couvre-feu,

                       Quand depuis chacun fait simplement ce qu'il peut

                       Pour mener nuit et jour sa vie de petit vieux !

                       Assis sur le couvercle, ils nous disent l'espoir

                       Car c'est bien dans le noir qu'il nous faut tous y croire,

                       Le regard affûté, tout là-bas... le grand soir...

                                                                                                                                                                                                  PZ.

Sur recommandation du virus, ceux qui m'aiment sont priés de s'éloigner un peu plus de moi. Merci.  Ahmed Khiat.

                                               Ainsi, l'espace vide entre nous, c'est celui du bon sens.

Un thriller, tout le monde le sait, c'est un polar capable, à plusieurs reprises, d'effrayer le lecteur. Le plus souvent au moyen de scènes ultra sanglantes, décrites avec force détails destinés à impressionner...

Ici, même si Nicolas Beuglet sacrifie, lui aussi, à ce rite incontournable, il va beaucoup plus loin, beaucoup plus intelligemment, et il parvient à semer le trouble dans nos esprits sans avoir recours aux atrocités récurrentes. Elle est là l'originalité de ce roman qui, je suis prêt à le parier, va obliger certains parents à poser un autre regard sur leurs enfants scotchés à leur console de jeux, pendant des heures et des heures...

Et dans certaines familles ces "merveilles" électroniques finiront leur carrière piétinées, ou au fond de la poubelle ! Je tiens tous les paris.

L'Ecosse, les Highlands, le Groenland, les Inuits, les ours blancs... Non seulement Beuglet nous emmène dans des lieux et des modes de vie tout à fait existants, mais le thriller s'appuie sur des recherches scientifiques actuelles et des constats sociétaux aussi réels qu'effrayants : un seul exemple, la chute vertigineuse du quotient intellectuel moyen des peuples occidentaux, alors que ce même QI progresse de façon spectaculaire en Asie...

Vous voulez savoir pourquoi ? Lisez Le dernier message, un bouquin déclencheur de bonnes résolutions...

Nicolas Beuglet

Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. 

Devise de Guillaume d'Orange.

                                                                      Alors, gardons le moral. Tudieu !

Deux atmosphères, véritablement opposées, dans cette tranche de vie, racontée à hauteur d'enfant.

Gaby est un garçon de dix ans, heureux et insouciant, qui vit au Burundi, à Bujumbura, entre son père blanc, sa mère rwandaise, sa petite soeur Anna et les domestiques, sans oublier son groupe de copains avec lesquels il fait les quatre cents coups. Ses souvenirs ont l'odeur du jus des mangues, le goût des jeux et des petits larcins, et bientôt celui des courriers échangés avec Laure, sa correspondante française dont il tombe amoureux, sans jamais l'avoir rencontrée...

Mais au centre de l'Afrique tout cela est trop beau pour pouvoir durer. L'année de ses huit ans, au Rwanda voisin, la guerre ethnique éclate entre Hutus et Tutsis, avec son lot quotidien d'atrocités. Pendant un temps, Gaby et ses amis parviendront à se tenir à l'écart de cette folie, mais à leur tour ils seront pris dans la nasse, dans une spirale qui emmènera ces jeunes dans un monde d'où l'on ne revient jamais vraiment... A l'image de sa propre mère dont l'esprit restera hanté à tout jamais...

Un style fluide, léger, et un texte fort, puissant, parfois à la limite du supportable.

Une simple question : combien de "premier roman" ont obtenu le prix Goncourt des lycéens ? Sur les doigts d'une main ? Non... moins...

Gaël Faye

Le coeur du père de Dom cesse de battre dans les bras d'une femme qui s'éclipse après avoir ouvert aux secours. Pour Dom, orphelin à quinze ans, commence alors une quête qui ne cessera plus de le tourmenter : qui est cette femme blonde ? Comment a-t-elle pu ainsi disparaître ? Et Claire, sa mère, partie en Argentine cinq ans auparavant, qu'est-elle, elle aussi, devenue ? Et qu'en est-il de cette soeur dont on lui parle, alors qu'il a toujours été fils unique ? Un comble !

Un trop-plein de questions auxquelles l'adolescent tourmenté doit au moins tenter de trouver des réponses. On le suit donc, lancé à la poursuite de ces interrogations : de Paris à l'île de Groix, en Bretagne, et très vite au fin fond de l'Argentine, en Patagonie, à Ushuaïa, au Cap Horn... pour finalement revenir à Groix, là où est ancré son ADN de Breton.

Au fil de ces pérégrinations menées tambour battant, les rencontres et les révélations ne vont pas manquer, et elles contribueront, peu à peu, à emmener cet adolescent vers une vie d'adulte persuadé que tout ce qu'il va vivre vaudra la peine d'être vécu...

Un beau cheminement, et un roman comme, aujourd'hui, on en lit fort peu.

Avant de se consacrer exclusivement à l'écriture, Lorraine Fouchet a été, pendant des années, médecin urgentiste du SAMU.

Ce n'est pas tous les jours qu'on a la possibilité de lire un roman de l'auteur Abir Mukherjee, né de parents immigrés venus de l'Inde, et élevé en Ecosse ! L'Inde, un pays-continent qu'il connaît sur le bout des doigts et du coeur, et dans lequel il nous entraîne, en fin connaisseur capable de guider nos premiers pas...

Il nous emmène donc dans l'Inde britannique de 1920, précisément à Sambalpur, un petit royaume de l'Orissa, célèbre pour ses mines de diamants. Là, le vieux maharajah entouré de ses trois femmes, de dizaines de concubines et leurs enfants, paraît très affecté par la mort de son fils aîné et héritier du trône...

Au fil du suspense qui ne nous lâchera que dans l'épilogue, nous aurons droit au culte du dieu Jagannath, à une chasse au tigre sur le dos d'un éléphant et, surtout, nous entrerons au coeur du zenana, le harem du maharajah, où les rumeurs et les turpitudes les plus noires sont quotidiennes...

Bref, une vraie enquête policière, un vrai roman d'aventures, un vrai roman historique.

Instructif. Intelligent. Passionnant.

Abir  Mukherjee

L'aigle marche toujours seul, le dindon fait troupe.    Marat.

                                                 A chacun de choisir sa démarche.        

Contrairement à l'habitude, je ne vais pas, aujourd'hui, vous dire tout le bien  que je pense de ce roman qui a obtenu de prestigieux prix littéraires, à l'occasion de sa parution, en 2004.

Non. J'ai déjà eu l'occasion, voilà quelques semaines, d'encenser un autre de ses bouquins, et je tiens à présenter des auteurs différents. Pas toujours les mêmes.

En revanche, je souhaite recopier ici, textuellement, un extrait de la page 338 de ce roman dans lequel l'auteur rapporte fidèlement une conversation radio tout à fait AUTHENTIQUE, échangée en 1995, au large de Terre-Neuve, entre un bateau de la US Navy et les autorités canadiennes :

"Américains : Veuillez dévier votre route de 15° nord, pour éviter une collision. A vous.

Canadiens :  Veuillez plutôt dévier VOTRE route de 15° sud, pour éviter une collision. A vous.

Américains : Ici le capitaine d'un navire des forces navales américaines. Je répète : veuillez modifier votre course. A vous.

Canadiens :  Non, veuillez, VOUS, dévier votre course, je vous prie. A vous.

Américains : Ici le porte-avions USS Lincoln, le second navire en importance de la flotte navale des Etats-Unis d'Amérique. Nous sommes accompagnés par trois destroyers, trois croiseurs et un nombre important de navires d'escorte. Je vous demande de dévier votre route de 15° nord ou des mesures contraignantes vont être prises, pour assurer la sécurité de notre navire. A vous.

Canadiens. Ici, c'est un phare. A vous.

Américains : Silence."

               A mon humble avis, des tas de bouquins érudits n'en diront jamais davantage à propos de l'Amérique !

Mon père était chercheur d'or. L'ennui, c'est qu'il en a trouvé.    Jacques Brel.
                                          Tout à fait à l'image du grand Jacques !

De temps en temps, il est sans doute bon de s'arrêter quelques minutes, pour écouter la voix de ceux qui ont consacré leur vie à cultiver cette forme de sagesse dont nous manquons trop souvent.

     - Un sourire coûte moins cher que l'électricité, mais donne autant de lumière.   Abbé Pierre.

         - L'expérience prouve que celui qui n'a jamais confiance en personne ne sera jamais déçu.   Léonard de Vinci.

         - L'éducation, c'est la famille qui la donne. L'instruction, c'est l'Etat qui la doit.    Victor Hugo.

         - Placez votre main sur un poêle une minute, et ça vous semble durer une heure.

             Asseyez-vous auprès d'une jolie fille une heure, et ça vous semble durer une minute.

             C'est ça la relativité.     Albert Einstein.

          - Réussir sa vie, c'est la passer à rendre à la terre ce qu'elle vous a donné.   Proverbe iroquois.

Cette fois, croyez-le bien, Franz-Olivier Giesbert a fait fort !

Il a inventé et mis en scène Lucie Bradsock, une sorte de Monte-Cristo en jupons, avec une plume d'Indien accrochée à son chapeau. A presque cent ans, elle écrit ses mémoires qui seront retrouvés sous un plancher, par un de ses descendants... et on reste confondu par l'extraordinaire parcours de cette héroïne qui traverse un siècle de la grande Histoire, au contact - parfois plus que proche - de personnages historiques.

Au fil de ses allers et retours entre la France et les Etats-Unis, elle va vivre La Révolution de 1789 au pied de la guillotine, les guerres de Vendée, la fin de l'épopée napoléonienne, la guerre de Sécession, les guerres indiennes, elle se retrouvera mêlée au commerce des esclaves... et elle en sort vivante !

Ainsi, elle aura approché ou fréquenté dans leur intimité une invraisemblable galerie de ces personnalités qui ont fait l'Histoire, parmi lesquelles : Louis XVI, Marie-Antoinette, Mirabeau, Robespierre, Charlotte Corday, La Fayette, Fouché, Napoléon, George Washington, Thomas Jefferson, les généraux Lee, Custer, Sherman, Grant... et d'autres... et d'autres...

Cette Lucile Bradsock aura été une des premières femmes dentistes, une infatigable séductrice, une féministe bien avant l'heure. Et dans une période où la justice n'allait pas de soi, elle fait justice elle-même, l'arme à la main. C'est une amante, une guerrière transgressive qui se moque du qu'en dira-t-on, une révoltée...

Un roman qui fourmille d'anecdotes et déborde de vie.

Franz-Olivier Giesbert

Réussir sa vie, c'est la passer à rendre à la terre ce qu'elle vous a donné.   Proverbe iroquois.

                                                                                                 Beau programme.

A découvrir, ici, la première de couverture, certains d'entre vous se disent peut-être "Encore un polar !".       

Ben... oui ! Mais... non !

Ben oui, Archibald Anderson vient d'être affecté aux services de la Criminelle, à Perth, en Australie Occidentale, afin d'enquêter sur la disparition d'un, puis de plusieurs, Aborigènes. Et à peine arrivé il est expédié dans la région quasi désertique de Goldfields-Espérance, dans l'Outback australien. Là, il se démènera comme un beau diable, pour mener son enquête à son terme. Donc c'est un polar.

Mais non, dans la mesure où, à mon avis, le principal intérêt du roman réside dans la somme de renseignements donnés par l'auteur, au fil de la narration, à propos des habitudes de vie des Aborigènes, et leurs relations avec la communauté australienne blanche. Sans oublier le désert, l'Outback, personnage à part entière, à ne surtout pas négliger si on veut rester en vie...

Grand voyageur, Pascal Vatinel connaît parfaitement et intimement le continent australien. Et il nous le livre ici dans toute sa vérité. N'hésitez pas à prendre une leçon de vie...

Pascal Vatinel

Quand on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n'est pas forcément le pot qui est vide.  
Confucius.

                                                                                                         Très expérimenté, Confucius.